lundi 10 juin 2013

Aux (déjà) maManS

D'après Renoir- Pastels secs


Une maman… Ça attend !

Une maman, ça attend.
D’abord elle rêve de son bébé.
Elle le porte déjà en pensée.
Ses lèvres en forme de cœur,
Son sourire charmeur
Quand les anges passent
Ou quand on l’agace,
Tout sera beau chez lui
Aucune erreur !




Une maman, ça attend… Tantôt
Son bébé arrivé,
Elle le porte sans le casser.
Elle lui parle de sa venue.
Lui la fixe amoureusement.
Elle le chatouille de son chant,
Et dans les bras de Morphée,
Il la retrouve en pensée.
      Tout sera poésie chez lui
         Aucune tromperie !


Une maman, ça attend… Encore
Les premières nuits de son petit,
Sans réveil et sans bruits.
Les premiers pas, les babillages.
Les premiers mots sans cafouillages
Elle est triste quelques fois,
De se rendre compte que c’est le son « papa »
Qu’il émet pour la première fois.
Tout sera choc chez lui
Aucun tintamarre !

Une maman, ça attend… Souvent
Des câlins au moment du coucher,
Qu’il mange tout seul sans se salir,
Le premier caca dans le petit pot,
Un sourire pas trop forcé,
Moins de caprice au supermarché.
Elle est heureuse souvent
De voir son enfant qui se dandine,
Elle se dit « tient, il a le rythme ! »
      Tout sera cadence chez lui
        Aucune inertie !


Une maman, ça attend… Prochainement
Que les cris cessent
Quand elle dit « non ».
Si cela ne marche pas, elle dira « sinon »
Pas de télé, pas de bonbons…
Elle finira par être accablée,
De n’avoir pas pu assoir son autorité.
Alors elle se dit que la prochaine fois,
Elle essaiera de tenir bon
Face à son rejeton.
Tout sera irréprochable chez lui
Aucune culpabilité !

Une maman, ça attend… Déjà
Son entrée à la maternelle.
Chaque soir elle attendra
La réponse à la question éternelle :
« Alors, qu’est ce que tu as fait à l’école? »
Et lui fera des cabrioles, des farandoles,
Courant autour d’elle… Heureux de sa journée.
Elle insistera,
Mais pas moyen,
Il ne lui dira « RIEN ! »
      Tout sera langage chez lui
        Aucun silence !

Une maman, ça attend… Impatiemment
Les premiers mots écrits sur l’ardoise,
Les mercis à chaque fin de phrase,
Les « comment » au lieu des « quoi »,
Pour être sure d'assoir les bases
De son éducation, de sa loi.
Quelquefois elle ose douter
Quand la fatigue vint à s'installer.
Alors elle se convainc,
 Que répéter ne sera pas vain !
      Tout sera Mémoire chez lui
        Aucun relâchement !

Une maman, ça attend... Patiemment
Dans les salles d'attente
Elles savent que derrière ces portes
Des mots s'envolent
Et ça la repose.
Entre la pédo(psy) et le podo(logue)
Il n'y a qu'un s'O
Dans la salle d'attente,
Elles en profitent pour lire.
Elles savent que le meilleur reste à venir
      Tout ne sera que Solution chez lui
        Aucune résignation !

Une maman, ça attend... Difficilement
Que son môme traverse certaines étapes,
On dit plutôt latence ou pré-adolescence
Car elle sait bien que c'est le vrai moment
Des crises et des changements,
Pour elle comme pour son enfant.
Elle continue à lui parler comme un bébé
Mais lui ne se laisse pas faire
C'est sa force identitaire
      Tout sera Dé-construction chez lui
        Aucune échappatoire !

Une maman attend... Hélas
Que de ce trouble il s'échappe
Qu'enfin les tumultes laissent place
À des échanges civilisés
Condamnée à accepter
Ce qui pour lui ;
Il affirme être sa personnalité
Pas d'autres choix que de respecter.
      Tout sera redécouverte chez lui
        Aucun mensonge !



Une maman au bout de ces moments n’attend... Plus
Que ses bras
Aient pu rassurer
Que l'éducation qu'elle a donnée
Fasse son effet
Que les maintes répétitions
Eut été appropriées
Que son attente
Fut récompensé
Non, tout sera bonheur et laisser-aller
Après cette course haletante
Elle passera le relais
D'un autre pas, elle va pouvoir marcher
Enfin entre adultes ils pourront enfin échanger
Sur l'éducation et ses effets.
     
      Rien ne sera plus comme avant entre eux
    Mais ce sera presque mieux
    Aucun doute !

dimanche 9 juin 2013

VERTIGE
Aucune forte émotion ne me submerge. Condition pour écrire les mots de l’âme, pourtant. Je stagne dans mes eaux calmes, aucune force ne libère mes sens.
Je reste placide.
Les mots écrits au fil de ma mine ne sont pas passionnés, affolés. Juste un tracé correspondant à un ronron dans ma tête.
Je connais le lieu de mon écriture, mais il faut s’y rendre, réveiller, secouer les sommeils. Je veille pourtant sur lui.
Je lutte contre l’attente puisque ces mots s’écrivent. Des mots banals, sans gravité, sans transport, juste un chemin, une ligne droite, une seule issue. S’arrêter d’écrire ? Baisser les bras ? Suspendre la lutte ?
Je rentre à l'intérieur de moi, jette à la poubelle les essais, tente une autre aventure… c’est dur ! Je ne dois plus penser, mais être sur scène, jouer, arrêter de me voir écrire. Le désir va s’animer, l’orgueil s'exprimer, les lignes se remplir, les mots se parler.
L’écriture s’encrer.
J’observe la lampe au-dessus de ma tête. Vit-elle ? Elle éclaire ma page, rend lisibles mes tracés, permet la vision. Elle est une boule de feu semblable au soleil qui lui laisse le relais. Je l’incline pour la laisser déposer son halo uniforme sur ma feuille de papier jauni. Elle n’a pas d’ombre, sauf si je le décide. Elle est jour la nuit et nuit le jour. Elle m’aide à y voir… plus clair. Elle m’embrouille peut être aussi. Artificielle et nécessaire : sans elle mon chemin se perd sur la page. 

Vertige du noir sur la feuille blanche quand tout s’éteint dans ma tête.

vendredi 7 juin 2013

Regarde-moi

Regard hypnotique
La femme-arbre
Grandit en fascination


lundi 3 juin 2013

l'oeil de la Terre

 L’œil de la Terre
Au bord des larmes
Devient aveugle