samedi 12 septembre 2015

Alice danse autour de moi...

Le lever su soleil de Francis PICABIA

Avant je savais que je ne savais pas. Enfin je crois. Maintenant je sais que je savais. Enfin je crois. C’est bizarre. Oui il y a un avant, mais un avant à quoi.
Le voyage commence alors pour moi. Je sais même qu’il a commencé il y a très longtemps sur l’océan mouvementé de mes peurs. C’est déjà un début d’un avant possible, non ?
Cet avant est peut-être ce jour où une clé dépliée est passée sous le seuil de ma porte ventriculaire, cloisonnée depuis une éternité. Une cloison arc-en -ciel pourtant, si colorée des présents de la vie que je sais accueillir avec beaucoup de vérité.
Cette clé ouvrirait-elle la porte de communication entre les deux ventricules ?
Ouvrir. Un mot ouvert. Un mot large comme l’espace qui apparait sous cet iris en fleur.
J’essaye. La clé tourne, la porte s’ouvre.
C’est comme si je rentrais par mon œil, celui du centre. Je glisse dans la boursoufflure liquide de mon corps. Je coule de ma peau.
Des chemins visibles s’étalent à perte de vue. Un tapis de miroirs nous invite moi et mon image à nous rencontrer. J’écarquille mes yeux.
L’œil nu, dénudé doit retrouver sa convergence, lier les sens, explorer ces nouveaux espaces. Du déjà vu pourtant s’offre à la vision. J’avance doucement.
Je jette un coup d’œil pour faire mal aux sens qui s’éparpillent. J’avance sur la rotondité de cet espace qui se prolonge à l’infini. Je me regarde marcher dans le reflet, sur les passages possibles, mes pieds désormais trempent dans l’eau du miroir. Un miroir en guise de terre.
Ma peau liquide se confond à l’espace.
Voir entre, je vois entre.
Je lève les yeux au ciel, un ciel sans limite.
En face la nature perchée m’appelle. Les racines d’un arbre au loin gesticulent pour m’attirer vers lui. Je m’approche et le touche de ma paume. Il entre en moi, traverse les lignes de vie de ma main, s’accroche à mes mémoires enfouies. Je le laisse faire. J’ai trop longtemps résisté. Il tisse à l’intérieur des lianes pour me raccorder à moi.
Je m’éparpille et il me lie.
L’oiseau perché à sa cime chante. Il m’invite à détendre mes cordes celles qui ont soutenues ma peau le long du fil à linge de l’existence.
Ouvrir. J’ouvre la bouche. Je n’entends pourtant pas les vibrations qui traversent mon âme. Mais, je vois. Je vois une image au sol, une onde se propager, fluide et claire. Elle suit un chemin qui sort de terre, se soulève et rejoins le chant de l’oiseau, là-haut, perché. La mélodie revient par mon oreille qui s’ouvre elle aussi.
Je danse, mes pas portent mon chant.
Quelle merveille ce monde Alice !
Le vent s’accroche à moi.
Je laisse faire.





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