jeudi 2 février 2012

Algérêves

...

Loin, loin, loin, son regard s'égare souvent. Condamné à rêver. L'envie fait vivre.
Petit garçon tournant le dos au présent et de sa lunette vise la mer et sa fin. Entre temps, entre ces espaces, il a le sport pour faire vibrer ses élans. Croire, vivre, en-croire, envie. Courir et attraper le rêve. Quotidien de ces gamins. S'échanger la balle, la manipuler, faire d'elle ce qu'on en veut, saisir un faux avenir. Pas de travail... pas de bonheur. Le ballon, la Terre. Ils veulent s'en saisir et croire qu'ils ont leur part à donner sur Terre. Ils se le lancent, le lance, imaginant qu'il va revenir. Ils se le passent par empathie. Gagner. Quoi, du terrain? Gagner sa place? Prouver son identité? Prouver son existence et sa possible valeur? Gagner, être bon, démontrer... Être un homme qui crée, qui apporte quelque chose, un petit bonheur. Ne pas être rien. Courir après le ballon, gagner une image, comme récompense. C'est important. Puis l'enfant grandit, le terrain rétrécit.
Si peu de place sur ce terrain. Ils courent, ils courent toujours sur le même sol. Un peu de bonheur à échanger. La misère ensemble, c'est moins pire. Empathie.

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