People in the Sun 1960 Hopper
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Sur le ciel bleu,
Écran.
Ils attendent de voir défiler les images.
Nuage.
Ils sont confortablement installés dans leur réalité, le spectacle va
commencer.
Façade.
Ils espèrent voir apparaitre des fragments de vies, celles des autres
surtout, douloureuses et souffrantes, qui les rassurent sur la valeur de la
leur.
Il fait chaud, la sueur coule de leurs pores. La pluie n'est pas là. Ils
auraient bien aimé, même artificielle.
Artifice de leur monde.
Monde fictif.
Ils ne bougent pas, leur visage s'impatiente et trépigne quand même.
Jubilation du spectacle.
Ils sont assis sur un siège en bois posé sur une estrade sortie de la
terre.
En face d'eux la platitude des champs les élève.
De temps en temps les montagnes se soulèvent, timidement.
Ils se croient grands, en face.
Images qui défilent enfin.
Ils voient enfin l'autre jouer sa vie, ils se rassurent du spectacle d'autres
existences qu'ils trouvent pathétiques et qui ne leur appartiennent pas.
Ils prennent leurs aises, ils s'ancrent, ils s'enracinent. On ne se fait
surtout pas d'ombres.
Ils s'exposent, ils s'affichent, ils se croient les plus forts et voir la
misère les conforte davantage sur leurs pouvoirs.
Ils sont fiers de leur aisance... de leur naissance.
Tremblements de terre approche, on s'accroche.
Paisible. Rien ne se décroche.
Un vent frais transporte des cris, des échos résonnent. C'est le peuple qui
se lance, les armes en main et des cris :
Li-ber-té, é-ga-li-té, fra-ter-nité... du pain. Quatre mots qui résonnent
comme un traintrain.
Au loin.
Ils se croient en sécurité sur leur navire de sureté.
Leurs mains dans les poches.
Leur indifférence les protège.
Dédain.
Même refrain.
En bas dans la vallée, c’est le monde réel qu’ils n’entendent pas.
Au loin le blé n'attend pas et pousse quand même.
Monde réel.
L'insolence de la nature l'emporte.
Pour qui ?
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