Elles
entassent
Des
confidences
Des
histoires sur le temps
Des
secrets
Des
rêves
Des
larmes coulent parfois
De
joie
Celles
qui attendaient leur tour
Pour
s’exprimer
Au
fond de la peine
Qui
sans cesse fredonne
Dans
leur quotidien
C’est
terrible de tout garder pour soi
Il
y a des chances
Qu’elles
en oublient le temps
Qui
passe
Sur le petit banc
Sur le petit banc
Les
champs devant elles
La
cuisine est loin
Les
mamans aussi
L’imagination
se débride
Elles
causent
Essoufflent
leur révolte
Déplient
leur liberté
Froissée
Elles
ont les cartes en main
Sur le petit banc
Elle
rejoue leur histoire
Goûte
le plaisir de la palabre,pour rien
Tête
haute
Elles
rattrapent leur vie
Pendant
de courts instants
Moments
pensés ou pas
Cour
de récréation
Elles
peuvent prendre de la hauteur
S’estimer
Choisir
S’engager
Sur ce petit banc
Les
coudes serrés
Elles
ne se regardent pas
S’écoutent
en miroir
Sonorité
reconnue
Elles
savent s’éloigner de leurs tumultueuses années
Rire
aux éclats
Converser
Avec
la ferveur des mots
Alors
Des
mots silencieux
S’inscrivent
sur le bois généreux qui a grandi
Du petit banc
Marquant
l’empreinte des conversations frénétiques
Bois
d’argent usés
Pépites
d’amitiés lointaines
La
vie s’écrit pour elles au conditionnel du « j’aurais aimé… »
Sur le petit banc
De
bien grandes joies sont gravées
Dans
les cernes
De
leurs maux.
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