lundi 10 novembre 2014

LE VOILE DE LA MARIÉE (Haïbun* sur l'automne)





                                   
  
L’automne a dessiné ses formes, ses couleurs, ses parfums.
Sur le chemin, ses pas se sont posés.
Il guide un silence matinal vers sa terre nourricière.
L’oiseau timide frétille sur une branche dénudée.



              

Le ciel incolore
Brouille les rêves
De la nuit
 
De la fenêtre
Le corps flotte
Les images se diluent
                       
                            
                                             

Enveloppée de coton
La main dehors
Les doigts s'étirent 

Le corps transporte avec lui la saison passée.
Pourtant il est là, dans l’entre-deux d’un cycle, se préparant à accueillir les germes du futur.
Dormance en latence.

Taches blanches
Entre les arbres
Épaisseur du jour

L’automne tisse son voile dans une épaisse vapeur d’eau qui flotte.


Un nuage s'est posé
sur la Cime de l'arbre
Voile de la mariée                                      

En quelques secondes
Dissolution de l’espace
Vision éphémère

Dans le silence feutré, les alliances s’échangent. La brume efface, la brume nettoie, la brume enlace, la brume marie les saisons dans l’anonymat de ses gouttes opaques.


Brouillard de sons
Sur la branche invisible
L’oiseau s’est tu

La laine sur le dos
Les fibres au chaud
Le brouillard se coud

Naissance matinale
D’une liaison
Passation de saisons









*Haïbun : Genre littéraire mixte mariant prose et Haïku


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