Sur les sentiers,
lors de tes errances passagères, quand tes yeux sont plongés dans des pensées
noires ou semi-colorées, elle peut se cacher et t’attendre sans te regarder en face. Elle se faufile dans tes orbites, te lave les yeux jusqu’à noyer
ta vision, te faire croire à la fin, rendre ton regard vitreux et hermétique à
l’extérieur, tel un voile qui s’opacifie au fil de tes marches diverses. Tu
finis par sombrer doucement dans son ventre. Dans la chute tu t’imagines que le
monde t’en veut, que tu ne sais plus rien faire, tes membres se perdent dans le
vide, ton corps tourneboule, aucune prise n'est possible, le trou s’élargit et les
parois s’étirent de plus en plus. Tu cries et tu entends uniquement l’écho de
ta voix en résonance, un cri terrifiant. Ton corps poursuit sa descente, les
lieux s’assombrissent, ta voix devient sourde. Tu as l’impression que tu ne vas
jamais atterrir.
Et quand tu touches le sol, il est humide, remplie de
larmes.L'arme, la sensation, la substance et l'essence. Tu te liquéfie dans elle .
Le sujet coule de tout son être.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire